De la nécessité impérieuse de prendre la crise du coronavirus à bras-le-corps
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En 2008, la crise des « subprimes » avait été prise à bras-le-corps par nos dirigeants pour éviter un effondrement général. Nous avions pu ainsi sortir de la crise financière grâce notamment à l'implication de la Banque de France qui, en sa qualité de prêteur en dernier ressort, avait permis aux banques en difficulté d'éviter le dépôt de bilan et, au-delà, d'empêcher une propagation de faillites en chaîne déstabilisant tout le système de paiement et de crédit.
Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une crise sanitaire due à l’apparition d’un virus dans la ville de Wuhan, au centre de la Chine. Baptisé temporairement « 2019-nCoV », ce virus est appelé désormais Covid-19. La Chine a pris des mesures de quarantaine et de désinfection, mais le virus s’est répandu partout dans le monde, sans doute en raison entre autres des nombreux déplacements de personnes qui n’ont pas été interrompus malgré l’annonce de l’épidémie. Il suscite la psychose et ébranle l’économie mondiale.
Le point crucial consiste à s’interroger sur la sortie de crise car comme l’écrit le grand reporter international Renaud Girard dans une chronique publiée le 23 mars 2020 dans le Figaro : « La France ne doit pas mourir guérie ! ».
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La fin de la valeur travail en France ?
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Dans son ouvrage intitulé "Celui qui ne travaille pas ne mange pas", Régis Brunet, professeur à l'université catholique de Louvain, rappelle que "des abbayes bénédictines aux soviets bolchéviques et de la Réforme calviniste au capitalisme", la formule de Saint Paul n'a cessé de retentir : "que celui qui ne travaille ne mange pas non plus". Cet aphorisme, repris par Lénine pendant la révolution russe, exprime un contrat social autour de la "valeur travail".
La valeur-travail est un concept théorique utilisé notamment par Adam Smith, David Ricardo, Karl Marx, John Locke qui justifie la propriété individuelle par le travail et David Hume selon qui toute chose s'achète avec du travail. Ce concept part du principe que le prix de vente d'un bien ou d'un service est uniquement fonction de la quantité de travail qui a été nécessaire pour sa production ou sa réalisation. Il s'oppose à celui du prix du marché, qui est la résultante de l'offre et la demande et que l'on désigne sous le vocable "valeur utilité".
La publication de l'ouvrage de Dominique Meda "Le travail, une valeur en voie de disparition" publié en 1995, suivi de la parution en France du livre de l'économiste américain Jeremy Rifkin "La fin du travail", a relancé le débat public sur la valeur-travail.
Après avoir rappelé la contribution du facteur travail à la croissance économique, nous démontrerons que celui-ci n’occupe pas la place qui lui revient en tant qu’impératif économique et sociétal.
Réguler la financiarisation de l’économie
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Les analyses économiques de Joseph A. Schumpeter ne se limitent pas au rôle clé de l’entrepreneur dans le processus d’innovation. En effet, ces réflexions dépassent la sphère de l’économie réelle et sa vision du capitalisme englobe l’existence d’un système bancaire qui assure le financement de l’innovation. Considéré comme l’un des principaux promoteurs de la finance au début du XXe siècle, il a insisté dans l’ensemble de son œuvre sur l’importance de la monnaie et des marchés monétaires et financiers dans l’accomplissement des activités innovantes, source majeure de la croissance. En 1911, il soutenait que les services fournis par les intermédiaires financiers comme la mobilisation de l’épargne, l’octroi de crédit, la gestion des risques, etc. étaient essentiels pour stimuler l’innovation technologique et la croissance économique via l’allocation efficace des ressources. Cela étant, dans l’approche de Schumpeter l’accent est mis sur l’octroi de crédit plutôt que sur le mécanisme de mobilisation de l’épargne.
L’intuition de Schumpeter sur le poids de la finance dans les innovations et le développement économique a été reprise dans les années 1990. Ainsi par exemple, la contribution de Bencivenga et Smith (1991) est une référence de premier ordre dans la littérature sur le lien entre croissance et système financier. Ces deux économistes à travers un modèle d’équilibre général relatent les effets de l’intermédiation financière sur le taux de croissance d’une économie en encourageant le déplacement des actifs liquides peu productifs vers des actifs moins liquides mais plus productifs.
La montée en puissance de la finance dans un contexte de globalisation a créé une situation entièrement nouvelle, dont il est urgent de prendre l’exacte mesure eu égard aux risques pesant sur la stabilité financière. Pour éviter ces risques, une régulation de la financiarisation de l’économie s’impose.
Ni ultralibéralisme ni collectivisme
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La pandémie du Coronavirus qui a débuté en Chine a suscité la psychose, ébranlé l’économie mondiale et entraîné une remise en question de la mondialisation.
Le concept de mondialisation est la traduction de « globalization » en anglais. Certains dénoncent une mauvaise traduction de « « globalization ». Fernand Braudel, dans la Méditerranée, utilise le concept « d’économie-monde » (« Weltwirtschaft ») et le professeur canadien Marshall Mac Luhan (1971) emploie le terme de « village global » ou « village planétaire ». Les concepts de «globalization » et « mondialisation » ont fait débat non seulement parce qu’ils ne recouvrent pas la même sémantique mais nous observons également que l’objectif de la mondialisation fixé au départ a été détourné. En effet, à l’origine la mondialisation avait pour but de réduire l’écart entre le Nord et le Sud. Comme le rappelle Jean-Robert Henry, directeur de recherches à l’Institut de Recherches et d’Etudes sur les Mondes Arabes et Musulmans (IREMAM) à Aix-en-Provence, « un premier moment de la pensée mondialisante, curieusement refoulé aujourd’hui par beaucoup d’analystes, a été celui d’une mondialisation optimiste et universaliste. Consécutive au mouvement de décolonisation, elle était centrée sur l’espoir d’un développement pour tous grâce à une mise en œuvre de la solidarité mondiale ». La mondialisation a pris un autre tournant.
Après avoir examiné les échecs de la mondialisation ultralibérale et les méfaits du collectivisme, nous montrerons qu’une autre voie est possible.