La face cachée de la baisse du chômage
- Détails
- Écrit par Nadia Antonin
- Catégorie parente: Chronique
- Catégorie : Nadia Antonin
- Affichages : 1168
D’après les chiffres de l’INSEE, le taux de chômage est en baisse : après + 0,1 point au troisième trimestre 2019, il passe de 8,5% à 8,1% de la population active en France (hors Mayotte) au quatrième trimestre 2019. Il est inférieur de 0,7 point à son niveau du quatrième trimestre 2018. Il diminue pour les personnes de 25 à 49 ans (- 0,5 point) et celles de 50 ans ou plus (- 0,5 point). Parmi les seniors, il baisse plus fortement pour les femmes (- 0,7 point) que pour les hommes (- 0,3 point).
D’après la Direction de l’animation de la recherche et des statistiques (Dares), en France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emplois en catégorie A baisse de 1,7 % (-55 700) au quatrième trimestre et de 3,1 % sur un an. Le nombre de personnes exerçant une activité réduite courte (catégorie B) diminue de 3,3 % par rapport au trimestre précédent et celui des personnes en activité réduite longue (catégorie C) recule de 0,5 %. Au total, le nombre de demandeurs d’emplois en catégories A, B, C diminue de 1,6 % ce trimestre (-87 700) et de 2,9 % sur un an.
Régulièrement, la communication des chiffres du chômage suscite des débats dans l’espace public au motif que ceux-ci ne reflèteraient pas la réalité. Après avoir examiné les causes de ces controverses, nous essaierons de répondre à la question de savoir s’il y a vraiment une embellie sur le front de l’emploi en France.
Les aspects négatifs de la suppression des caissiers et caissières
- Détails
- Écrit par Nadia Antonin
- Catégorie parente: Chronique
- Catégorie : Nadia Antonin
- Affichages : 7175
1. Introduction
Après la vapeur, l’électricité, l’ordinateur personnel, la robotisation envahit le monde du travail dans tous les secteurs. Dans les années 80, l’automatisation était destinée à accomplir des tâches élémentaires et répétitives, comme par exemple visser des boulons et visait essentiellement l’industrie. Aujourd’hui, la robotisation concerne essentiellement le tertiaire, ouvrant ce que certains économistes ont baptisé le « deuxième âge de la machine ». En effet, que ce soit dans les banques, la restauration rapide, les cinémas, les transports en commun, les services postaux ou bien encore la grande distribution, nous assistons ces dernières années à un déploiement sans précédent du libre-service, se traduisant notamment par une multiplication des dispositifs automatiques.
Dans le domaine de la banque par exemple, les agents conversationnels (« chatbots ») vont faire partie du futur. Ainsi, afin d’assister ses conseillers, le Crédit Mutuel a signé un partenariat avec IBM afin d’utiliser son système d'intelligence artificielle Watson pour la lecture des mails et la recherche de réponses aux questions récurrentes des clients dans le domaine de l’assurance de biens et dans le domaine de l’épargne aux particuliers. Ce groupe bancaire a mis en place auprès de 20 000 conseillers de ses 5 000 caisses un analyseur de courrier électronique et deux assistants virtuels pour répondre en temps réel à leurs questions sur des produits techniques (assurance, épargne). De même, le 19 mars 2018, la Société Générale a lancé un test pendant 6 mois de l’agent conversationnel « Sobot » qui pourra répondre à toutes les questions relatives aux opérations qui sont passées sur le compte. A l’étranger, la Royal Bank of Scotland a décidé de conseiller ses clients via le robot conseiller Luvo et non plus par des conseillers humains. La Bank of America a ouvert des agences aux Etats-Unis entièrement automatisées. Lorsque les clients s’y rendent, ils découvrent une agence sans employés, des guichets automatiques et s’ils veulent parler à un conseiller, aucun problème : ils peuvent le faire par vidéo conférence ! Enfin, une banque a Singapour a déployé l’agent conversationnel KAI pour répondre par exemple aux clients qui demandent combien leur coûtera un retrait d'espèces à l'étranger ou si un virement a été débité de leur compte.
Dans le commerce, les caissier(e)s sont remplacés par des automates qui déplacent les tâches de passage des articles et de paiement vers le client final. Dans ce secteur, des écrans interactifs sont capables de renseigner les clients sur la disponibilité d’articles, leur emplacement dans un magasin ou encore sur la disponibilité de tel ou tel service dans un centre commercial.
Après avoir rappelé brièvement les conséquences de la robotisation sur l’emploi tertiaire, nous examinerons les aspects négatifs de la suppression du métier de caissier(e).
Lire la suite : Les aspects négatifs de la suppression des caissiers et caissières
La France de l'égalitarisme
- Détails
- Écrit par Nadia Antonin
- Catégorie parente: Chronique
- Catégorie : Nadia Antonin
- Affichages : 4223
Dans leur ouvrage intitulé « Transformer la France - En finir avec mille ans de mal français (2018), Jean-Philippe Feldman et Mathieu Laine ont voulu appréhender en parcourant mille ans d’histoire, les caractéristiques, les « habitudes » qui constituent l’ADN français. Ils décrivent la France comme « invariablement centralisatrice, interventionniste, protectionniste, et encline à la pression fiscale » ; « une France ambiguë dans son rapport aux libertés, à la religion » ; « une France assoiffée d’égalitarisme et habituée à se placer sous protection publique ».
L’égalitarisme dont souffre notre pays et que dénoncent certains économistes et sociologues ne doit pas être confondu avec un autre concept, celui d’égalité. Dès lors, avant d’examiner les enjeux de l’égalitarisme, une analyse conceptuelle de ces deux notions s’impose.
«Réforme des retraites : un diagnostic officiel en demi-teinte, un nouveau pacte social à imaginer»
- Détails
- Écrit par Jean-Pierre Estival
- Catégorie : Les analyses de Jean-Pierre Estival
- Affichages : 1156
La croissance française est handicapée par son modèle social depuis la fin des années 1970. La fin des Trente Glorieuses a mis à nu les mécanismes mal réglés du modèle social inventé en 1945, alors que les économies de nos partenaire n’ont pas du tout réagi de la même manière. Les progrès de la mondialisation, doublés d’une politique d’abandon de l’industrie française, ont déséquilibré l’économie française, le niveau des dépenses sociales qui dans un contexte d’une économie en croissance ne posait pas trop de problèmes jusqu’en 1970 ont fini par être exorbitantes par rapport aux nouvelles conditions moins florissantes de la croissance. Malgré certaines dérégulations après 1970, la France est devenue le champion de la dépense publique et 50% de la richesse nationale est convertie en impôts de tous genres, ce qui explique que dans le classement mondial du libéralisme la France se retrouve en 74e position, après presque tous ses partenaires, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Hollande et même les pays scandinaves pourtant souvent qualifiés de sociaux. Malgré l’ampleur de ces dépenses sociales, de nombreux Français se sentent mal traités, chacun se sentant plus mal traité que son voisin ce que l’économiste Denis Olivennes appelle «l’égalité injuste». Certes une fraction de la population la plus aisée a réussi à s’enrichir depuis trente à quarante ans, mais pour cela, la France a cru devoir compenser cette inégalité croissante par un niveau élevé de dépenses sociales afin de maintenir le coefficient de Gini à peu près constant. Ainsi, les inégalités sociales ont été mieux contenues en France que chez ses partenaires, mais, malgré cela, les Français continuent à croire qu’ils vivent dans un système injuste comme l’a prouvé la crise des Gilets jaunes. La classe moyenne s’estime abandonnée, obligeant les pouvoirs publics à intervenir encore plus financièrement. De plus, la déflation mondiale implique une sorte de stagnation des salaires rendue toujours plus prégnante par une concurrence croissante entre entreprises et pays. Cette stagnation des salaires générée par une concurrence grandissante ajoute au mécontentement, ce qui a rendu nécessaire une accentuation de la politique de redistribution. Ainsi le modèle social français devient de plus en plus lourd et dispendieux au fur et à mesure que la stagnation salariale s’amplifie ce qui donne l’impression que le travail n’est plus rémunérateur pour chacun, d’où la naissance de nouveaux malaises. Cependant l’éradication du déficit actuel du système de retraites doit être traité comme cela a été le cas dans la plupart des autres pays de l’OCDE. Ce n’est pas le recours au maintien du paiement annuel des 24 milliards d’euros (CRDS et une part de CSG) destinés depuis1996 à l’extinction de de la dette sociale de la Cades (Caisse d’amortissement de la dette sociale) qui peut être la solution. Une fois la dette éteinte, ce qui sera le cas en 2024, on ne voit pas pourquoi cette taxe annuelle pesant sur les contribuables serait prolongée, la somme étant alors fléchée vers le compte retraites. Ce serait alors une nouvelle taxe et non la prolongation d’une ancienne.