Résumé de la thèse de Sophie POMMET
Accessit Prix ANDESE 2011

Soutenue le 29 novembre 2010 à l’Université Nice-Sophia Antipolis
pour le Doctorat en Sciences Economiques
Directeur de thèse : M. le Professeur Michel RAINELLI

Le financement des jeunes entreprises innovantes, les start-up, a suscité l'intérêt des pouvoirs publics dans les deux dernières décennies. Les start-up sont en effet perçues comme une source importante d'innovation. Ces jeunes entreprises innovantes de la haute technologie sont néanmoins des entreprises particulières dans la mesure où leur risque de faillite est très élevé et qu'elles ne disposent que de ressources internes très limitées et qu'elles ont peu d'historique comptable. En conséquence, ces entreprises n'ont pas accès aux modes traditionnels de financement. Leur démarrage, comme leur développement, nécessite donc un mode de financement adapté : le capital-risque et plus généralement le capital-investissement.
Les travaux de recherche empiriques s'accordent sur le rôle positif joué par le capital-investissement dans la croissance américaine de long terme. Néanmoins, la performance de ce mode de financement dans le cas européen, et plus particulièrement français, a jusqu'à ce jour été peu étudiée.

La thèse a donc visé à apporter un éclairage sur la question de la performance du capital-investissement dans le cas français, essentiellement en analysant dans quelle mesure ce mode de financement peut contribuer à améliorer le potentiel de croissance des jeunes entreprises innovantes via sa capacité à assurer le financement des projets innovants.
La thèse est constituée de trois chapitres. Le premier chapitre analyse l'impact du financement par capital-investissement sur la survie des entreprises innovantes françaises introduites sur le Nouveau Marché dans la période 1996-2002. L'analyse économétrique menée à partir de la base de données collectée à la main révèle que les entreprises financées par capital-investissement ont des taux de survie inférieurs à ceux des autres entreprises introduites sur ce marché. Afin de préciser les faiblesses de l'industrie française du capital-investissement, les deuxième et troisième chapitres identifient deux voies de recherche possibles sur le plan empirique et sur le plan théorique. Dans la perspective de préciser les faiblesses de l'industrie française du capital-investissement, le deuxième chapitre se penche sur l'étude du rôle de ces partenaires financiers dans le processus d'introduction en bourse et sur l'analyse des caractéristiques et du comportement propres à chaque type de société de capital-investissement. Ces questions empiriques sont traitées à l'aide de la base de données employée dans le premier chapitre. Les analyses permettent d'obtenir deux résultats principaux : i) les sociétés de capital-investissement n'ont pas été capables de jouer un rôle favorable dans le processus d'introduction sur le Nouveau Marché et ii) les aspects négatifs liés au financement par capital-investissement l'emportent sur ses avantages quelle que soit la nature de la société de capital-investissement. L’objectif du troisième chapitre est d'identifier d'où peuvent provenir les faiblesses de l'industrie française du capital-investissement au regard de la situation outre-Atlantique. Ce chapitre développe un modèle en vue de donner des fondements théoriques à un type particulier de comportement de syndication. Il s’agit de proposer une modélisation des motivations alternatives de syndication permettant de mettre en évidence les mécanismes par lesquels ces partenaires financiers peuvent agir sur la performance des entreprises.

Les analyses développées dans la thèse viennent ainsi compléter le faible nombre des études menées sur données françaises. Les résultats montrent néanmoins qu’en France, comme cela est aussi le cas dans d’autres pays d’Europe continentale, les faiblesses du capital-investissement semblent l’emporter sur ses forces.