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Catégorie : Messages du Président
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Le CPE est passé là et que reste t’il à côté des feux de joie des anti-CPE ! Les questions fondamentales concernant l’Education supérieure ont–elles été traitées ? La réponse est non ! malheureusement. Nous sommes passés à la suite de fragmentations successives à une déchirure profonde du corps social en souffrance.

En 2004 le collectif « Sauvons la recherche » nous avait alerté sur les problèmes spécifiques de la recherche, lesquels ont été partiellement traités. A la fin de l’année 2005 les banlieues flambaient et les émeutes étaient contenues! En février et mars 2006 la Sorbonne et bien d’autres lieux d’enseignement étaient occupés !

Le manque de moyen récurrent des Universités est lié à un financement insuffisant de la part de l’Etat et trop faible des collectivités territoriales tout comme à un niveau insuffisamment élevé des droits d’inscription. La gouvernance des Universités qui est des points clé des accords de Bologne n’est toujours pas évoquée. La décentralisation et la gestion en direct de leur budget par les Universités ne sont toujours pas d’actualité. La sélection à l’entrée des Universités, excepté dans certaines filières, reste un sujet tabou tout comme l’évolution des droits d’inscription. Les présidents des universités françaises et les syndicalistes devraient s’inspirer des règles de gouvernance des universités d’Europe du Nord à défaut de celles des Grandes Ecoles françaises.

Le système actuel de gouvernance de nos universités est un des plus archaïques d’Europe. Certaines de ces universités avec des moyens limités arrivent cependant à se faire reconnaître avec des formations spécialisées ou une recherche de qualité. Les gouvernements français, depuis plus de 20 ans, ont échoué ou n’ont pas réellement souhaité moderniser l’enseignement supérieur dans sa composante universitaire avec une vision à moyen / long terme et les financements nécessaires.

Le côté positif est que beaucoup reste à construire pour se rapprocher des standards européens de gouvernance et d’excellence universitaires. Les hôpitaux français ont fait leur mue administrative et organisationnelle dans le cadre d’une démarche de qualité organisée depuis près de 10 ans. Il est souhaitable que nos universités fassent de même. C’est de cette transformation que naîtront des pôles d’enseignement qui contribueront à réduire la précarité. La modernisation de l’enseignement supérieur et la formation des étudiants par la recherche constituent des leviers fondamentaux pour la compétitivité des entreprises. Ces éléments trop longtemps négligés contribuent à la faible croissance de l’économie et à la précarité accrue.

Alors que le gouvernement s’apprête lancer un débat sur l’Université et ses orientations gageons que le bon sens prendra le dessus.

Daniel Bretonès Avril 2006