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Catégorie : Nadia Antonin
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(« RADIO FREQUENCY IDENTIFICATION/RFID »)
Nadia ANTONIN

1. Définition et enjeux

1.1 Définition

L’acronyme anglais RFID (« Radio Frequency IDentification ») désigne l’utilisation d’une fréquence radio pour identifier automatiquement un objet ou une personne à travers un objet identifiant physique comme une carte d’identité, un badge d’accès ou une étiquette de produit ; par extension, il désigne tout procédé permettant de solliciter et d’alimenter une puce électronique par induction électromagnétique, ainsi que l’équipement correspondant.
Note : Un système RFID s’articule autour :
- de puces électroniques autonomes à mémoire ou à processeur, voire dotées de capteurs (pression, température, etc., reliées à une antenne qui leur permet de communiquer par radiofréquence;
- de lecteurs radio reliés à un système de traitement d’information ou un réseau informatique.

 

1.2 Les enjeux

Les technologies et les outils de traçabilité, notamment les étiquettes RFID, sont au coeur d’enjeux forts, en particulier dans le contexte de la mondialisation des échanges et des flux matériels et immatériels.

Les principaux enjeux repérés sont d’ordre :
- économique : les étiquettes (et plus généralement les technologies) RFID suscitent un intérêt fort dans le cadre de l’informatisation et la mise en réseau des entreprises, avec des conséquences économiques potentiellement considérables.
- industriel : les marchés liés à l’intégration d’étiquettes RFID dans les processus et applications d’entreprise est appelé à devenir important. L’état actuel de ces marchés, en maturation rapide, paraît être dans une situation cruciale pour l’avenir, notamment sur le volet des normes et standards qui revêt un enjeu de leadership industriel.
- juridique : par exemple, quel est l’impact des réglementations liées au déploiement des RFID (fréquence) et celles relatives à la traçabilité ou la surveillance de systèmes (178/2002 en agro-alimentaire, Tread Act dans le secteur automobile) ? Quel est et quel devrait être le rôle d’accompagnement des autorités publiques dans la mise en place effective de ces réglementations, et dans leurs liens avec les enjeux précédents ?
- sécuritaires : prévention des risques sanitaires dans le domaine de la santé publique, lutte contre le terrorisme, etc.

2. La technologie RFID

Comme le souligne Pierre Georget dans l’ouvrage intitulé « La RFID : Quelles menaces, quelles opportunités », la technologie RFID ne peut fonctionner en totale autarcie et il convient de parler plutôt de systèmes RFID s’articulant autour des technologies suivantes :

2.1 L’identification

L’identification consiste à attribuer à chaque entité que l’on veut identifier un attribut discriminant, ou identifiant unique.

2.2 Les technologies de capture automatique de l’information

La technologie RFID se situe dans la continuité des codes à barres, des pistes magnétiques, de la reconnaissance vocale ou de la biométrie, tous supports d’information qui permettent à des systèmes d’information de capter certaines des caractéristiques d’objets ou de personnes physiques afin d’automatiser certains processus ou prises de décision. La technologie RFID stricto sensu se compose de deux systèmes. Le premier est l’étiquette radiofréquences. Elle comprend une puce équipée d’une antenne ou transpondeur et l’ensemble est généralement fixé sur un support, le plus souvent en plastique, de forme et d’épaisseur variables suivant les applications. La puce, à peine visible à l’oeil nu, contient l’information d’identification. L’antenne, dont la forme et la longueur varient suivant les applications envisagées, occupe la majeure partie du support. L’ensemble peut être apposé sur un produit ou tout support nécessitant d’être identifié. Le deuxième élément de la technologie RFID est le lecteur, qui permet d’interroger la puce en émettant une onde radio.

2.3 L’information en temps réel et en réseau

La dimension nouvelle et radicale apportée par le couplage de la RFID et des technologies de communication comme Internet est cette possibilité de stocker et de partager une vision des flux en temps réel, basée sur la notion d’événement lié à un identifiant.

3. Applications et bonnes pratiques

3.1 Applications

De nombreux secteurs ont déjà mis en place des projets RFID : l’automobile, la santé, le commerce (hors grande distribution), l’industrie agro-alimentaire, la logistique, la grande distribution, les produits électroniques, la maintenance et la lutte contre la contrefaçon. En outre, avec l’évolution d’Internet, la RFID va apporter ses bouleversements les plus notables. L’Internet des objets, comme on l’appelle, promet une véritable révolution. Dans
la nouvelle architecture véhiculée par l’Internet des objets, les informations ne sont plus centralisées comme elles peuvent l’être dans un système d’information classique, mais elles sont réparties. Elles sont mises à disposition par l’acteur, entreprise ou individu, qui les a collectées. Autre caractéristique qui différencie l’Internet des objets de l’Internet : l’architecture de l’Internet des objets n’est pas hiérarchisée, elle ne repose pas sur un serveur central qui détient la maîtrise du routage dans le réseau. L’Internet des objets est fait de routeurs régionaux ou sectoriels indépendants qui dialoguent entre eux.

3.2 Bonnes pratiques

Comme tout projet ayant un impact sur le système d’information de l’entreprise, le projet RFID comporte toujours un volet organisationnel et un volet matériel.
- du point de vue de l’organisationnel, sa mise en oeuvre aura des effets sur la disponibilité des données associées aux flux physiques. Les données seront disponibles plus rapidement avec des points de saisie d’information plus nombreux.
- du point de vue matériel, il faudra faire le choix des caractéristiques des matériels d’acquisition et de traitement des données, ainsi que de leur implantation.

4. Opportunités et freins

4.1 Opportunités

- Une lecture/écriture « à la volée » des données
- Une détection automatisée d’objets (entrepôts, magasins)
- Possibilité de différencier plusieurs objets simultanément
- Résistance aux agressions extérieures
- Vol de la puce quasi impossible
- Grande durée de vie et grande fiabilité
- Suppression des inventaires physiques (suivi et localisation)
- Archivage de toutes les opérations effectuées sur le produit fini
- Diminution des erreurs de saisie ou de transmission
- Une dimension réduite

4.2 Freins

- Freins techniques : les limitations liés à la physique (électromagnétique) sont les plus tangibles. L’utilisation des RFID repose sur des émissions radio qui peuvent être brouillées ou parasitées.
- Freins règlementaires et normatifs : freins règlementaires concernant l’utilisation de l’UHF (ultra haute-fréquence) et problème de ratification par la plupart des pays européens de la norme européenne ETSI pour la bande UHF. Cette norme propose l’utilisation du LBT (« listen before talk ») et une puissance d’émission limitée à 2W.
- Obstacles liés à la sécurité des informations : la sécurité des données ne semble pas totalement résolue.
- Freins psychologiques : les impératifs de traçabilité des objets font craindre une dérive vers la traçabilité des personnes qui est très largement rejetée sauf dans le cas particulier des impératifs de sécurité (contrôle d’accès, passeport électronique).
- Freins environnementaux : les écologistes critiquent l’emploi de supports non dégradables ou polluants (cuivre, colles, argent, etc.).

5 Glossaire


Antenne : Élément conducteur qui émet ou reçoit de l’énergie dans un spectre de fréquence radio, vers ou à partir de l’étiquette RFID. Basse fréquence (BF) : Dans le domaine de la RFID, gamme de fréquence inférieure ou égale à 135 kHz.

Étiquette RFID : Il s’agit soit d’un dispositif RFID ayant la capacité de produire un signal radio, soit d’un dispositif RFID qui raccorde, rétrodiffuse ou reflète et module un signal porteur reçu d’un lecteur ou scripteur.

Fréquence : Nombre de fois par seconde qu’un signal varie entre ses valeurs maximales et minimales et retourne à sa valeur initiale.

Haute fréquence (HF) : Dans le domaine de la RFID, fréquence de 13,56 MHz.
Note : C’est la seule fréquence normalisée à l’échelon mondial pour les applications RFID.

Internet des objets : Extension d’Internet au monde réel en fixant des étiquettes munies de codes ou d’URLs aux objets ou aux lieux.
Note : Ces étiquettes pourront être lues par un dispositif mobile sans fil et des informations relatives à ces objets et lieux seront retrouvées et affichées.

Lecteur ou scripteur RFID : Dispositif fixe ou mobile d’identification et de saisie de données utilisant une onde électromagnétique de radiofréquence ou un couplage de champ réactif pour stimuler et effectuer une réponse de donnée modulée à partir d’une étiquette ou d’un groupe d’étiquettes.

« Listen Before Talk (LBT) » : Mode de transmission utilisé en Europe dans la gamme UHF, consistant à n’émettre qu’après avoir vérifié qu’aucun autre utilisateur n’utilise déjà le canal de fréquence envisagé.

Radiofréquence : Émission électromagnétique ayant une fréquence comprise entre 30Hz et 3GHz.

Identification par radiofréquence (« Radio Frequency IDentification (RFID »)
: Système d’identification automatique dans lequel la communication et le transfert des données sont réalisés en utilisant l’énergie électromagnétique de fréquence inductive, radio ou micro onde.

Transpondeur : TRANSmetteur/réPONDEUR électrique attaché à un objet et capable de répondre à un signal radio émis par un interrogateur.

Ultra Haute Fréquence (UHF)
: Dans le domaine de la RFID, gamme de fréquence comprise entre 850 et 960 MHz.