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Catégorie : Nadia Antonin
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Nadia Antonin

  1. Introduction

La signature électronique fêtant cette année ses dix ans en France, c’est l’occasion de faire le point. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, rappelons qu’il existe une différence entre signature électronique et signature numérique (voir glossaire). Les signatures numériques renvoient à une technologie identifiée alors que les signatures électroniques renvoient à des fonctions juridiques, à un procédé fiable d’identification permettant de garantir le lien avec l’acte auquel elle s’attache sans viser une technique particulière (sauf pour les signatures électroniques sécurisées - décret du 30 mars 2001).

 

  1. Principales causes avancées pour expliquer « l’infortune » de la signature électronique.

 

Il n’existe pas de réponse simple à la question de savoir pourquoi le marché des signatures électroniques ne s’est pas développé plus vite.

 

 

  1. Les expériences positives

 

La Deutsche Postbank recourt désormais à la signature électronique pour ses opérations avec la clientèle. C’est le seul moyen d’assurer une sécurité complète des échanges dans un environnement Internet « ouvert » face aux menaces en forte croissance comme notamment l’hameçonnage ou « phishing ». Désormais, les courriels échangés entre la Deutsche Postbank et ses clients comportent un certificat numérique. C’est un peu l’équivalent d’une pièce d’identité électronique qui permet d’authentifier l’internaute à chaque connexion et donc de sécuriser les transactions.

 

 

 

Le manuscrit comme force de loi semble avoir de beaux jours devant lui si l’on en juge par les premières expérimentations de la signature électronique. La question se pose alors de savoir quelles seraient les solutions à envisager pour faire progresser la signature électronique.

  1. Comment faire encore progresser la signature électronique ?

 

 

  1. Glossaire

Autorité de certification : Organisme ayant la confiance d’une ou plusieurs autres entités pour créer, attribuer et révoquer ou suspendre des certificats de clés publiques.

 

Certificat : Attestation électronique qui lie des données afférentes à la vérification de signature électronique à une personne et confirme l’identité de cette personne.

 

Certificat qualifié : Certificat électronique répondant aux exigences de l'article 6 du décret n° 2001-272 du 30 mars 2001 sur la signature électronique (ou aux annexes I et II de la directive européenne sur la signature électronique.

 

Clé privée : Partie non divulgable, et donc à usage exclusif de son détenteur, du jeu de clés nécessaire au bon fonctionnement d’un algorithme cryptographique asymétrique.

 

Clé publique : Partie divulgable du jeu de clés nécessaire au bon fonctionnement d’un algorithme cryptographique asymétrique.

 

Infrastructure à clés publiques (ICP) : Ensemble de composants, fonctions et procédures dédiés à la gestion de clés et de certificats utilisés par les services de sécurité basés sur de la cryptographie à clé publique.

 

Preuve : Ensemble de moyens servant à établir l’exactitude d’un fait ou l’existence d’un document juridique. L'administration en incombe à la partie qui se prévaut de ce fait ou de l'obligation dont elle se prétend créancière.

 

Signature électronique : Signature numérique répondant aux conditions définies par l’article 1316-4 du code civil, ce qui permet d’authentifier l’acte auquel elle est attachée et d’identifier son signataire.

 

Signature numérique : Valeur calculée à partir des données d’un message et de la clé privée de son signataire, permettant à la fois de garantir l’intégrité desdites données et la non-répudiation.

Note : La clé publique correspondant au message permet de s’assurer que cette valeur provient bien de la clé privée du signataire et, l’autorité de certification (AC) ayant délivré cette clé publique, garantit le lien avec l’identité du signataire.

 

1Concernant l’interopérabilité des signatures électroniques au sein de l’UE, voir communication de la Commission européenne du 28 novembre 2008 intitulée « Plan d'action en faveur de l'utilisation des signatures électroniques et de l'identification électronique pour faciliter la fourniture de services publics transfrontaliers dans le marché unique ».

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