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Catégorie : Nadia Antonin
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1. Introduction

XBRL (« eXtensible Business Reporting Language ») résulte d’une initiative lancée en 1998 par des experts comptables américains et présente une grande variété d’applications pour le monde financier : informations financières internes et externes, risque de crédit. Maintenu par le consortium XBRL International Incorporated, XBRL a été retenu au niveau européen depuis 2006 dans le cadre de l’adaptation des reporting des banques aux ratios de solvabilité Mac Donough résultant des accords Bâle II et aux normes internationales d’information financière (« International Financial Reporting Standards/IFRS »).

Tous les utilisateurs de la « chaîne logistique » de l’information financière peuvent bénéficier des avantages de XBRL : les organismes de régulation, les entreprises privées et publiques, la profession comptable, les commissaires aux comptes, les analystes, la communauté des investisseurs, les marchés de capitaux, … aussi bien que les fournisseurs de logiciels ou les intégrateurs et les fournisseurs de données (« data aggregators »).

2. XBRL, un langage basé sur XML pour la communication financière


XBRL est un format de description de données qui permet l’échange de données financières standardisées (états financiers, données comptables, informations réglementaires, statistiques, etc.).

La mise en application de la norme XBRL est facilitée par la création de taxonomies qui sont faites de schémas (dictionnaire de termes – les schémas XML) et de bases de liens (calculs, présentations, références). En outre, toutes les taxonomies, de base ou étendues, définissent des accords entre des partenaires, entre un émetteur et un destinataire de rapport, entre organisations ou à l’intérieur d’une entreprise. Ces accords précisent la sémantique des données et les règles à suivre pour leur traitement ou leur présentation.

L’utilisation de la syntaxe XML permet d’associer à chaque information, une description normalisée qui donne à chaque application le moyen de connaître la signification de cette donnée et son contexte. Le résultat est que chaque information, après son introduction, peut être comprise et réutilisée sans ambiguïté par toute la chaîne de reporting.

XBRL permet aux organisations de structurer et de qualifier l’information à l’aide de balises XML. Par exemple, lorsqu’une donnée élémentaire, un fait, est balisée comme « chiffre d’affaires », les applications XBRL peuvent déterminer la nature de l’information, avec son contexte, et peuvent l’utiliser de manière adéquate.

3. Les évolutions technologiques véhiculées par XBRL

· XBRL est Extensible – les taxonomies peuvent être étendues pour s’adapter à la spécificité de l’entreprise ;
· XBRL permet de gérer le multilingue. La gestion des langues n’est plus un obstacle à la communication. Les libellés des taxonomies peuvent être traduits dans toutes les langues utilisées au sein de l’entreprise ;
· XBRL permet la validation des données rentrées grâce à des calculs de conformité ;
· XBRL et les autres standards ne sont pas en concurrence, mais en complémentarité, ils n’ont pas forcément les mêmes rôles dans l’entreprise ;
· La technologie XBRL est idéale pour les applications web et tous les échanges de données sur internet.

4. XBRL, un levier de progrès pour le reporting

· Un standard universel c’est-à-dire pas de format propriétaire et standard adaptable à tous les environnements techniques ;
· Une technologie souple qui permet de conserver les investissements existants plutôt qu’une solution de remplacement qui nécessite de remettre en cause l’existant ;
· Un langage riche : taxonomie XBRL définissant le contenu des documents XBRL, les faits ainsi que les attributs qui les caractérisent (libellés, références) et les liant (calculs, présentations) à travers différentes vues ; « règles métier » (appelées aussi formulas XBRL) qui génèrent instantanément des analyses automatiques de toutes les données XBRL ; modèle de données riche offrant la possibilité de couvrir de multiples besoins de reporting multidimensionnel ;
· Une approche multilingue.

5. Glossaire

Balise (ou étiquette) : Marque qui encadre un élément contenu et permet de localiser cet élément dans la structure hiérarchique d’un document XML.

Dimension : Spécification complémentaire à la spécification XBRL définissant des principes et des règles permettant d'associer des données complémentaires à des faits contenus dans un contexte et permettant de ventiler les faits selon plusieurs axes : zone géographique, type de produit, type de client…

Document : Ensemble constitué par un support d’information et les données enregistrées sur celui-ci, sous une forme en général stable que l’homme ou la machine peut lire.

Document XML : Document composé d’un prologue, d’un arbre hiérarchique d’éléments (arborescence) et, le cas échéant de commentaires et d’instructions de traitement.

Fait : Donnée financière (valeur) et élément (venant de la taxonomie) restitués dans un rapport XBRL (instance).
Note : Chaque donnée est définie par un contexte, une unité et une note de bas de page éventuelle.

Formulae
: Lien XBRL permettant de réaliser des contrôles arithmétiques et logiques entre les différents faits d’une instance.

Modélisation des données
: Méthode pour définir la sémantique des données indépendamment de l’application.

Norme (au sens des directives) : Spécification technique approuvée par un organisme reconnu à activité normative pour application répétée ou continue, dont l’observation n’est pas obligatoire et qui relève de l’une des catégories suivantes : norme internationale, norme européenne ou norme nationale.

Norme (au sens de l’AFNOR) : Spécification technique ou autre document accessible au public, établi avec la coopération et le consensus ou l’approbation générale de toutes les parties intéressées, fondé sur les résultats conjugués de la science, de la technologie et de l’expérience, visant à l’avantage optimal de la communauté dans son ensemble et approuvé par un organisme qualifié sur le plan national, régional ou international.

Normes internationales d’information financière
(« International Financial Reporting Standards/IFRS ») : Normes internationales que les sociétés cotées doivent appliquer pour l’établissement de leurs comptes consolidés depuis le 1er janvier 2005.
Note : En 2001, le domaine de normalisation a été étendu à l’information financière. Les normes élaborées à compter de 2001 portent le nom d’IFRS et celles antérieures à cette date et toujours en vigueur conservent la dénomination IAS.

Ratio de solvabilité Bâle 2 (ratio Mac Donough) : Ratio de solvabilité qui succède au ratio Cooke en 2007 et dont l’architecture s’appuie sur trois piliers : exigences minimales en fonds propres (pilier 1), processus de surveillance prudentielle (pilier 2), discipline de marché via une communication financière efficace (pilier 3).
Note : Comme pour le ratio Cooke, l’exigence en fonds propres est maintenue à 8%. La principale différence consiste en une appréciation plus nuancée des engagements bancaires qui font l’objet d’une évaluation externe et interne du risque de crédit ; de plus, une part plus grande est accordée au risque opérationnel et aux activités de marché.

Signature technique
: Signature électronique présentant de façon obligatoire l’identifiant XML du rapport XBRL.

Taxonomie : Système de classification des éléments de données pouvant se trouver dans les documents d’information financière.

XBRL (eXtensible Business Reporting Language)
: format de description de données qui permet l’échange de données financières standardisées (états financiers, données comptables, informations réglementaires, statistiques, etc.).