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Catégorie : Bernard Biedermann
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Dans cet article, je suggère une vision alternative de la logique des flux de prévisions qui agissent en permanence sur la conjoncture économique. Cette approche se justifie par le fonctionnement du système économique actuel bien différent des modèles néoclassiques et keynésiens.

Le système économique actuel fonctionne sur la base de nouvelles caractéristiques :

(https://theoreco.com/macroeconomie-mondialisation/le-numerique-cest-leconomique-683.html ).

 Dans ce nouvel environnement, les comportements des entreprises et des consommateurs, dans la réalité, et en tant qu’hypothèse de base des théories, doivent être révisés en intégrant la vision de l’ochlonomie qui permet aux entreprises, aux institutions, aux consommateurs et à l’État de tirer pleinement parti du système technique fondé sur l’informatique, l’internet et l’intelligence partagée. Les activités de prévisions sont de plus en plus, nécessaires et difficiles.

L’immense fichier des prévisions

Pour une nouvelle conception des prévisions économiques imaginons alors un immense fichier à plusieurs dimensions : les valeurs économiques, le temps, les marges d’erreurs, les évènements et tendances non économiques. Il faut imaginer un immense projecteur qui projette, en permanence dans le futur, une vidéo de l’économie réelle plus ou moins déformée, avec des images plus ou moins floues …

Par rapport aux théories des anticipations rationnelle

Initialement, les anticipations rationnelles avaient été conçues pour intégrer la notion de temps dans les modèles de type walrassiens. Les agents économiques font des anticipations en utilisant toutes les informations nécessaires de manière optimale ce qui se traduit, dans un modèle bien conforme aux conditions du marché, par des résultats égaux aux anticipations, ce qui garantit la stabilité conjoncturelle. Dans un contexte de mondialisation, de complexité et de surprises, l’approche des anticipations rationnelles semble bien binaire et peu réaliste (Voir également https://theoreco.com/entreprise-microeconomie-marketing/mai-ou-est-passe-la-loi-de-loffre-et-la-demande-846.html). Ceci remet en cause l’alternative entre anticipations rationnelles et anticipations adaptatives. Dans l’entreprise, on mémorise régulièrement les écarts entre les anticipations et les résultats effectifs, ce qui a pour effet de corriger la manière et la méthode d’effectuer les prévisions suivantes (niveau de réflexion, temps passé, ouverture vers de nouvelles hypothèses, approche probabiliste ou pas, prise de conscience de l’épaisseur du trait, …).

Par rapport à l’Efficacité Marginale du Capital keynésienne

Par rapport à l’EMC keynésienne, les business plans d’investissements futurs intègrent la rentabilité de l’investissement incrémental et non pas celle du stock de capital total. Par ailleurs, l’influence du taux d’intérêt en tant que coût interne du futur investissement s’avère être très faible en raison des nouvelles compositions des investissement qui intègrent beaucoup de prestations de service réparties dans le temps. La comparaison avec les taux d’intérêts liés à, des investissements financiers est rarement envisagée car les Objectifs de Taux de Marge retenus dans les business plans sont largement plus élevés.

De ce qui précède on peut conclure qu’il y a un affaiblissement des anciennes théories qui utilisent les anticipations rationnelles des agents économiques. On devrait alors rechercher d’autres formalisations de variations de l’activité économique dans le temps. On pourrait par exemple imaginer que la vision entrepreneuriale de l’économie fonctionne comme une autoroute comportant plusieurs voies. Un véhicule est une entreprise qui vise à livrer le plus vite possible le plus grand nombre de ses produits. La distance entre les véhicules circulants correspond aux positionnements des fonctionnalités entre produits et services. Il y a alors une tendance à ce que les véhicules, c’est-à-dire les entreprises, roulant dans une voie lente rejoignent une voie plus rapide entre deux autres véhicules ce qui diminue la distance entre eux. Avec le temps toutes les distances entre les véhicules se réduisent. Puis il peut se produire un évènement qui se traduit par des coups de freins et un ralentissement sur une grande longueur de la voie, c’est le bouchon. On est alors dans la situation d’offre globale excédentaire, avec ralentissement de la production et un redémarrage qui ne se fait que très lentement car les véhiculent ne peuvent pas accélérer et rouler très vite sans augmenter leur distance, c’est la même chose pour les entreprises.

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