Le dictionnaire de l’Académie française donne du concept « élite » la définition suivante : « Ensemble de ceux, qui dans un groupe, une société, sont considérés comme les meilleurs : élite intellectuelle par exemple ». Par extension, au pluriel « Les élites sont ceux qui, dans une société, se distinguent par leurs mérites ».

Pour Vilfredo Pareto, qui a mis en relief la notion d’élite, toute société est divisée en deux groupes : les dirigeants (formant l’élite) et les dirigés. Sa définition de l’élite est proche du sens courant : elle comprend les « membres supérieurs » de la société, c’est-à-dire ceux qui ont les qualités éminentes apportant pouvoir et prestige. Il existe une élite au sein de chaque type d’activité.

Après avoir examiné le concept d’élite intellectuelle, nous évoquerons son effacement au profit de celui d’élite financière.

1. Le concept d’élite intellectuelle

La notion d’élite, difficile à définir, fait l’objet de nombreuses discussions, voire de désaccords. Pour des théoriciens comme Nathalie Heinich, directeur de recherche en sociologie au CNRS, il existe deux théories, deux conceptions de l’élite : la conception moniste et la conception pluraliste. La conception moniste « assimile l’élite à une catégorie sociale unique et prend pour critère la fonction de pouvoir ». Comme le souligne cette sociologue, les principaux adeptes vont de Marx à Pareto, Wrigtht Mills et Bourdieu. A cette conception moniste, d’autres ont préféré une conception pluraliste selon laquelle « l’élite perd de son caractère substantiel pour devenir, si l’on peut dire, une « saillance » à l’intérieur de différentes catégories sociales. Dans cette perspective, il existe une pluralité d’élites, relatives au milieu ou à la catégorie considérée ».

Dans notre approche de l’élite intellectuelle, nous retiendrons celle de Sylvie Paillat, docteur en philosophie qui évoque la notion « d’élitisme méritocratique ». En effet, nous pensons que l’élite se distingue par son capital humain (Gary Becker) et son capital culturel (Pierre Bourdieu).

A. L’élitisme méritocratique

Dans son article intitulé « De l’élitisme méritocratique à l’élitisme médiocratique : une élite peut en cacher une autre », Sylvie Paillat oppose l’élitisme méritocratique et l’élitisme médiocratique : « pour l’élitisme méritocratique, le savoir prime sur le pouvoir alors que pour l’élitisme médiocratique, seul semble compter le pouvoir ». L’auteure s’interroge d’une part sur le fait de savoir « si l’on peut encore parler d’élitisme pour ce dernier sans tomber dans des contradictions insolubles conduisant à penser un pur sophisme, à visée démagogique » et d’autre part, sur son caractère « arbitraire et artificiel », contrairement à l’élitisme méritocratique, « dont le critère reste factuellement et ontologiquement ancré dans les réelles potentialités, les aptitudes et le caractère du sujet, faisant de l’élu un être exceptionnel par nature ». A l’instar de l’élitisme méritocratique, nous pouvons affirmer que l’élite intellectuelle a pour fondement les qualités intrinsèques qui caractérisent le mérite comme la moralité et l’intellectualité. Sylvie Paillat parle d’un « élitisme de l’intelligence, celui-là même que conçoit Platon ».

Aujourd’hui, avec une réussite qui n’est pas toujours fondée sur le mérite, nous sommes tombés dans un système de médiocratie, c’est-à-dire un système politique qui encourage les médiocres et qui fait la promotion de l’incompétence. Le principe du mérite a disparu au profit du népotisme et du copinage. Alain Deneault dans son ouvrage « la médiocratie » écrit : « Rangez ces ouvrages compliqués, les livres comptables feront l’affaire (…). Atténuez vos passions, elles font peur. Surtout, aucune « bonne idée », la déchiqueteuse en est pleine (…). Les temps ont changé. L’assaut a bel et bien été lancé et couronné de succès : les médiocres ont pris le pouvoir ».

B. L’élitisme intellectuel serait antidémocratique

A la suite de Pareto, d’aucuns se demandent si l’élitisme intellectuel est compatible avec le développement de la démocratie.

Pour la sociologie traditionnelle, l’élite est conçue comme un groupe privilégié doté de qualités spirituelles exceptionnelles alors que le peuple, qui n’existe que sous forme de masse, se caractérise par l’uniformité, le bas niveau de culture, la désorganisation. A l’idéal de démocratie, les élitistes opposaient une direction assurée par une minorité des meilleurs. Cette conception est dirigée d’une part contre le libéralisme bourgeois et d’autre part, contre le marxisme et le socialisme.

Au cours du XX ème siècle, de nombreuses tentatives ont été engagées par des élitistes néo-classiques comme Karl Mannheim, Harold Lasswell et Elmer Éric Schattschneider pour concilier la théorie de l’élite avec celle de la démocratie. Pour Joseph Schumpeter, la démocratie est strictement un mécanisme de définition du « leadership » : « un mécanisme de lutte concurrentielle pour le vote populaire par lequel une élite arrive au pouvoir. Cette élite est nécessaire parce que les masses sont myopes et incompétentes, et que la bourgeoisie économique est politiquement inapte et a besoin d’encadrement. Quant aux bureaucrates, ils sont les adjuvants importants des dirigeants politiques et peuvent le cas échéant les guider ».

Les élitistes combattent l’égalitarisme : doctrine politique ou sociale qui préconise l’égalité absolue entre les hommes, une redistribution égale de l’ensemble de la richesse nationale à l’ensemble des individus. En France, l’égalitarisme commence au niveau de l’école élémentaire, des collèges et des lycées et se poursuit à l’entrée dans le supérieur. Le système scolaire va vouloir au nom du principe d’égalité « couper ce qui dépasse ». Cette pratique est qualifiée de « Tall Poppy syndrom » que l’on traduit en français par « Pas une tête qui dépasse, tout le monde au même pas ». D’aucuns déplorent dans l’éducation nationale un nivellement par le bas et dénoncent un égalitarisme fanatique qui mène un combat sans fin contre les talents, contre l’excellence, la réussite, la différence. L’égalitarisme favorise indirectement l’uniformité, l’indifférenciation et la massification en annulant le caractère sacré de la différence humaine. L’égalité ne doit pas se transformer en égalitarisme. Elle doit rester la théorie qui donne à tous les individus les armes pour réussir à l’école et au travail.

Pour certains, les concepts de « mérite » et « d’effort » correspondraient à une certaine classe sociale. Apprendre à vaincre une difficulté, à se dépasser serait réservé à des couches sociales favorisées. Les exemples qui illustrent le nivellement par le bas dans le système éducatif français sont hélas nombreux. Ainsi, sous le gouvernement de Manuel Valls, on a supprimé les classes européennes et les classes bilingues jugées « élitistes » et trop difficiles pour les élèves issus de milieux défavorisés. L’expérience démontre que ces classes bilingues s’adressaient à des élèves motivés qui avaient la soif d’apprendre et n’étaient absolument pas discriminantes socialement.

Un autre exemple récent révélateur du nivellement par le bas concerne la proposition de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, syndicat d’étudiants ancré à gauche, d’annuler les notes inférieures à 10. Ce projet a été validé par la Commission de la formation et de la vie universitaire (CFVU) composée d’étudiants et d’enseignants. Une partie des professeurs et directeurs se sont opposés à cette neutralisation des notes au-dessous de 10. Dénonçant la perte de valeur du diplôme qui allait être bradé (le semestre pouvant être validé avec une seule note au-dessus de la moyenne !), ils ont contesté cette proposition devant le tribunal administratif de Paris. Etonnamment, le président du tribunal s’est rangé du côté des étudiants. La ministre de l’Enseignement supérieur a fait part dans un communiqué de son soutien aux enseignants-chercheurs qui souhaiteraient se pourvoir en cassation devant le Conseil d’Etat. De son côté, le président de l’Université, Georges Haddad, voit notamment dans cette mesure une dévalorisation des diplômes. Il souhaite « sauver ce qui doit être sauvé dans l’immédiat, la pertinence et la qualité des diplômes et des évaluations, même en ces temps de crise et de souffrance ».

Il faut remettre au centre du système éducatif français les valeurs de mérite, d’effort de travail et d’autorité et ne pas se satisfaire d’un système éducatif qui se caractérise par un nivellement par le bas.

C. Migration de l’élite intellectuelle

La fuite ou « l’exode » des cerveaux désigne la migration de l’élite intellectuelle française à l’étranger, dans le but de trouver de meilleures conditions de vie, de travail, ainsi qu’une rémunération plus avantageuse.

Certains pays comme la France n’arrivent pas à garder leur propre élite. En effet, les Français sont de plus en plus attirés par l’expatriation. Ils sont entre 60 000 et 80 000 chaque année à tenter l’expérience. Notre pays ne suscite que très peu d’intérêt auprès de l’élite intellectuelle française, à cause non seulement de son système fiscal mais surtout pour l’absence de reconnaissance des mérites. La France est actuellement le deuxième pays au monde, après l’Inde, à être touchée par l’expatriation de ses jeunes talents.

Les élites ayant une plus grande valeur pour le développement économique et social de leur pays que les autres, leur départ est très dommageable. En d’autres termes, « l’exode » de l’élite intellectuelle pour l’étranger appauvrit toujours un pays. L’investissement consacré à leur éducation représente une réelle perte car elle ne profite pas au pays d’origine. Par ailleurs, la perte économique touche les découvertes et les inventions des chercheurs expatriés. Le pays d’accueil profite de ces avancées au détriment du pays d’origine. Enfin les revues scientifiques du pays d’accueil vont profiter des publications de l’élite expatriée.

Face à ce phénomène, on peut déplorer que la France ne fasse aucun effort pour retenir les talents. Certains s’efforcent de rester en France et mettent leurs compétences au service de la nation, mais beaucoup ont du mal à trouver des postes à la hauteur de leurs capacités. Michel Crozier dans son ouvrage intitulé « La crise de l’intelligence – Essai sur l’impuissance des élites à se réformer », s’interroge sur la capacité des dirigeants « pourtant sélectionnés pour leur puissance et leur agilité intellectuelles, à reconnaître et à développer la ressource rare qu’est la ressource humaine et ses qualités de compréhension, d’analyse, d’esprit de recherche et de conception ». L’auteur parle d’un « extraordinaire gaspillage des ressources et des talents ». Pourquoi s’acharner à nier l’existence de véritables talents en France ? Le 26 mai 2020, M. Emmanuel Macron a mis en place un Comité d’économistes « pour conseiller l’Élysée et alimenter l’action publique française ». Pour composer ce Comité, il a été décidé de recruter entre autres des économistes qui font leur carrière professionnelle aux États-Unis …

2. Élite intellectuelle versus élite financière

La montée en puissance de la finance dans un contexte de globalisation a créé une situation entièrement nouvelle : la financiarisation de l’économie. Cette dernière se manifeste tout d’abord par le passage d’un capitalisme managérial à un capitalisme actionnarial.

A. La gouvernance actionnariale et financière

La gouvernance managériale est née aux États-Unis à l’issue de la Grande Guerre. Elle a prévalu à l’époque fordiste. La France ne rentrera dans le capitalisme managérial que dans les années 1970.

Pour Roland Perez, le concept de gouvernance managériale postule « que le management de la firme ne doit pas seulement tenir compte de ses actionnaires, mais plus largement des différents partenaires impliqués dans son fonctionnement, en premier lieu des salariés via leurs représentants ».

L’ouvrage d’A. Berle et G. Means publié en 1932 est le point de départ de l’approche selon laquelle la gouvernance de l’entreprise est du ressort des managers. L’actionnariat étant très dilué dans ce mode de gouvernance, les actionnaires n’ont plus assez d’actions pour peser sur les décisions stratégiques de l’entreprise. A partir des années 1980, nous assistons à la crise de la gouvernance managériale : remise en cause du pouvoir des managers, des méthodes d’organisation héritées du fordisme et développement des marchés financiers et des investisseurs institutionnels.

Nous sommes ainsi passés d’une gouvernance familiale au 19ème siècle à une gouvernance managériale au tournant du XXème siècle pour enfin tous converger vers une gouvernance actionnariale.

A partir des années 1980, « la gouvernance actionnariale devient le cadre normatif de la « bonne gouvernance », comme le rappelle Pierre-Yves Gomez dans un article de la Revue Française de Gestion intitulé « La gouvernance actionnariale et financière ». Pour Adam Smith, un des premiers à citer l’existence de conflits d’intérêts entre dirigeants et actionnaires, « l’actionnaire propriétaire ne prend véritablement soin de l’entreprise que s’il exerce la fonction de dirigeant. Sinon, la recherche du bien privé par exploitation de l’entreprise peut se faire contre les intérêts économiques de celle-ci ».

La gouvernance actionnariale donne la priorité aux actionnaires. En outre, la naissance des sociétés de fonds d’investissement renforce le poids des marchés financiers. Ces sociétés lèvent des fonds auprès d’investisseurs institutionnels ou de particuliers fortunés et acquièrent des entreprises en prenant intégralement leur contrôle, quitte à les retirer de la cote (« private equity »). Elles sont devenues des acteurs incontournables su système financier. Dominique Plihon dans son ouvrage « Le nouveau capitalisme » rapporte que « les actionnaires, et principalement les investisseurs institutionnels qui concentrent la gestion des portefeuilles d’actions, en sont les personnages centraux. Ils imposent de nouvelles règles aux entreprises : le « gouvernement d’entreprise » et la maximisation de la « valeur actionnariale ». Ce nouveau régime, en rupture profonde avec le capitalisme des trente glorieuses, bouleverse les relations sociales, remet en question le salariat traditionnel et introduit de nouvelles formes d’inégalités telles que la fracture numérique. Ce nouveau capitalisme est secoué par des scandales et des crises à répétition de plus en plus profondes, qui sont la conséquence de ses contradictions internes, notamment de son incapacité à s’autoréguler ».

La globalisation du système financier a modifié les conditions dans lesquelles la politique économique est définie et mise en œuvre. Cette évolution a selon toute probabilité transféré une partie du « pouvoir économique » au profit des professionnels de la finance et notamment les gestionnaires de capitaux.

B. Les traits caractéristiques de la nouvelle élite financière qui ne cesse de croître

Les dirigeants et partenaires des grandes sociétés d’investissement, des banques d’investissement, des fonds spéculatifs (« hedge funds »), des entreprises de capital-investissement, des fonds souverains et des caisses de pension forment un groupe de plus en plus influent. Avec la financiarisation de l’économie depuis les années 1980 et le triomphe de la valeur actionnariale, ils ont gagné en pouvoir face aux dirigeants traditionnels des entreprises industrielles ou de service.

Liliane Held-Khawam dans son ouvrage intitulé « Dépossession » explique comment l’hyperpuissance d’une élite financière met les États et les citoyens à genoux en nous plongeant dans les mécanismes de la puissance techno-financière globale. Pour cette économiste, la puissance de l’élite financière s’est déroulée en trois phases. Une première étape à partir de 1960 avec l’essor des pétrodollars gérés par la haute finance qui a développé les paradis fiscaux jusqu’en 1986. Une deuxième phase a duré jusqu’à la crise des « subprimes » de 2008 et qui de l’avis de l’auteure a vu « les structures étatiques classiques se vider de leurs pouvoirs décisionnels ». La troisième étape nous conduit à aujourd’hui. Au cours de cette période, les « élus ont accepté d’être dépossédés de tout pouvoir par les groupes financiers transnationaux et se sont efforcés de convaincre les peuples qu’ils étaient incapables de les protéger contre les effets dévastateurs d’une dette qui représente le triple du PIB mondial ». Concernant la nouvelle élite financière, Liliane Held-Khawam rajoute l’idée selon laquelle « depuis une trentaine d’années, une petite oligarchie financière s’est appropriée la presque totalité de la création monétaire, ce qui lui a permis de coordonner les flux financiers qui régentent le marché mondial, l’industrie, le commerce, le commerce, l’industrie dans son ensemble ».

C. Les nouveaux maîtres du monde

Aujourd’hui, les nouveaux maîtres du monde sont essentiellement les GAFA. Ils ont acquis un poids énorme, au point d’être en position de structurer le marché. Selon le Nasdaq, le quatuor pèse désormais plus lourd que l'ensemble des entreprises du CAC 40 : 3 579 milliards de dollars pour les GAFA contre 2 015 milliards de dollars pour les entreprises du CAC 40 à mi-décembre 2019. Ils dominent sans partage les secteurs des moteurs de recherche, des réseaux sociaux, des messageries en ligne ou encore des sites de commerce électronique. Véritables maîtres de nos données personnelles, ils les commercialisent moyennant des profits mirobolants. Comme d’autres géants du numérique, Mark Zuckerberg (créateur et patron de Facebook) a bâti sa fortune sur la monétisation de nos données personnelles sans en garantir ni l’éthique de leur utilisation, ni la sécurité.

L’emprise colossale et croissante de ces géants du numérique est telle que ces derniers n’hésitent pas à se doter d’attributs qui sont ceux de l’Etat, comme le projet de créer une monnaie qui aura un impact mondial. Ainsi, après avoir envahi - avec leur consentement - la vie privée de près de 2,4 milliards d'internautes, Facebook s’apprête à attaquer la souveraineté monétaire des Banques centrales en émettant sa "propre monnaie", la libra. D'aucuns parlent de la "création d'un système monétaire en marge des États". Facebook essaie de se transformer en univers clos, un État dans l'État.

Pendant la crise du coronavirus, ils ont démontré la puissance de leur empire. Amazon a enregistré une telle hausse de la demande qu’il a cherché à recruter 100 000 personnes à temps plein ou à temps partiel pour étoffer ses équipes dans les entrepôts et pour les livraisons. Jeff Bezos (fondateur et patron d’Amazon) et Mark Zuckerberg (créateur et patron de Facebook) ont vu leurs fortunes augmenter respectivement de 30% et 46%. Depuis le 16 mars, l’action de Facebook a enregistré une hausse de 60%, le titre d’Amazon de 45% et celui d’Apple de 31%.

Au total, malgré des condamnations et amendes, les GAFA ont construit des empires super puissants qui ne cessent de s’étendre.

3. Conclusion

En France, comme d’ailleurs dans d’autres pays occidentaux, l’élite intellectuelle a laissé sa place à une élite financière.

Selon le sociologue Michel Crozier, « la société française est bloquée par une crise profonde de l’intelligence technocratique à la française. Il n’y a pas un mal français mais un mal des élites françaises ». Il explique le désarroi qui sévit en France par « le manque de confiance dans les élites qui nous semblent désormais impuissantes, prisonnières qu’elles sont de leur langue de bois technocratique. Moins ces élites sont efficaces, moins elles supportent la critique ». Pour ce sociologue, les élites ne savent pas se remettre en question et imposent, en guise de solutions aux problèmes que traverse notre pays, une langue technocratique déconnectée des besoins réels de la société.

4. Glossaire

Financiarisation de l’économie : Le régime d’accumulation ne s’appuie plus sur la production de biens et services mais sur la financiarisation des relations économiques.

Fonds souverain : Fonds d’investissement détenu par un État.

Fonds spéculatif (« hedge fund ») : Fonds d'investissement à haut risque portant principalement sur des produits à effet de levier particulièrement élevé, c'est-à-dire permettant, pour des mises limitées, d'opérer sur des montants beaucoup plus importants, mais avec des risques considérables.

GAFA : Google, Apple, Facebook et Amazon

Géant du numérique : Entreprise numérique ayant entre autres un pouvoir de marché gigantesque et une forte capitalisation boursière.

Globalisation financière : Processus d’intégration des différents marchés de capitaux et d’ouverture de tous les marchés nationaux à l'international pour aboutir à un marché mondial unique des capitaux.

Gouvernance : Ensemble de règles et de procédures définissant les objectifs d’une organisation, les moyens à mettre en œuvre pour les atteindre et la mesure de la performance.

Gouvernance d’entreprise : Ensemble des processus, réglementations et lois influant sur la manière dont l'entreprise est dirigée, administrée et contrôlée. Note : Elle détermine également la structure par laquelle sont définis les objectifs d’une entreprise, ainsi que les moyens de les atteindre et d’assurer une surveillance des résultats obtenus.

Libra : Projet de cryptoactif lancé par Facebook.
Note : Un cryptoactif est un actif virtuel permettant à une communauté d'utilisateurs acceptant en paiement ce type d'actifs, de réaliser des transactions sans avoir à recourir à la monnaie légale.

Médiocratie : Pouvoir détenu, influence exercée par des médiocres.

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