Les classes moyennes supérieures, qualifiées également de ménages aisés, font partie des 20 % de la population française dont le revenu est supérieur à 2 300 euros par mois. Situés entre les très riches partis en exil fiscal et les moins riches qui bénéficient des politiques de solidarité, les classes moyennes supérieures sont « matraquées fiscalement » comme le déclare Virginie Pradel, présidente de l’institut de recherche fiscale et économique de l’Institut fiscal Vauban. Cette dernière explique ce matraquage fiscal « par le fait que ces derniers (NDL : les Pouvoirs Publics) ont bien compris qu’ils ne pouvaient plus s’acharner exclusivement sur les « riches », lesquels constituent, en raison de leur expatriation, une espèce de contribuables en voie d’extinction. Restaient et restent donc à dépouiller les classes moyennes supérieures que l’on pourraient schématiquement présenter comme pas assez pauvres pour passer sous les fourches caudines de notre fiscalité, et pas non plus assez riches pour partir ou investir dans des œuvres d’art défiscalisées, lesquelles demeurent toujours l’apanage des contribuables les plus aisés. Les classes moyennes supérieures sont devenues les « vaches à lait » de la fiscalité. Alors qu’elles sont le maillon le plus solide de la société française, elles s’interrogent aujourd’hui sur leur devenir.

Dans un rapport intitulé « Sous pression : la classe moyenne en perte de vitesse », publié par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) en mai 2019, les auteurs s’intéressent à la « pression » que les citoyens se situant au milieu de l’échelle sociale subissent depuis les années 1980. Ils révèlent que le constat est alarmant.

Face à ce constat, il faut revoir les discours alarmistes sur les inégalités en France car les prestations sociales et les prélèvements ont permis de réduire l’écart de niveau de vie des Français entre classes moyennes et classes populaires.

En outre, depuis quelques années, nous observons que les classes moyennes supérieures sont déclassées alors que les riches sont toujours plus riches (voir le rapport de l’ONG Oxfam sur les inégalités publié le 25 janvier 2020).

Ainsi, après avoir démontré que les politiques fiscales et sociales menées depuis quelques années ont conduit à un délitement des classes moyennes, en particulier supérieures, nous réfuterons une société dans laquelle les classes moyennes ayant disparues, il ne restera plus que des riches et des pauvres.

1. Les classes moyennes supérieures : une espèce en voie de disparition

A  Les classes moyennes donnent beaucoup mais reçoivent peu » (Louis Chauvel)

Comme nous l’avions vu dans un article intitulé « vers la disparition des classes moyennes », depuis 2012, la situation est devenue quasi-insupportable et s'aggrave en raison d'un matraquage fiscal qui vise particulièrement les classes moyennes supérieures faisant partie des 20 % de Français non exonérées de la taxe d’habitation. Il y a quelques années, le célèbre dialoguiste Michel Audiard annonçait que "le jour est proche où les Français n'auront plus que l'impôt sur les os". Julien Damon, dans son ouvrage intitulé "Les classes moyennes" décrit ces dernières comme "une image réductrice mais puissante d'individus sacrifiés par le jeu des impôts (qu'ils payent) et des prestations (qu'elles ne touchent pas), condamnés à une sorte d'exil vers les territoires périurbains". Alors que les couches populaires sont les grandes gagnantes de la politique de redistribution mise en œuvre par la puissance publique et que les riches parviennent à échapper à l’impôt car partis en exil fiscal, seules les classes moyennes constituent des contributeurs nets au système de redistribution. De surcroît, les classes moyennes supérieures ont subi d’autres réformes comme le plafonnement du quotient familial.

De nombreux économistes et sociologues dont Louis Chauvel, s'interrogent aujourd'hui sur leur futur. Pour ce dernier, soit les classes moyennes parviennent à « imposer les règles du jeu d’un système social et responsable », soit n’arrivant pas à briser un processus de paupérisation générale, elles se fondent progressivement dans les classes populaires.

La rétrogradation préoccupe les classes moyennes. Julien Damon dans un article intitulé « Redistribution et localisation : les classes moyennes pénalisées » met notamment l’accent sur le logement qui participe au déclassement. L’auteur rappelle à juste titre que les ménages s’estimant faire partie des classes moyennes disposent de ressources trop élevées pour prétendre au logement social, mais trop faible pour louer ou acquérir dans le secteur libre. Les coûts du logement ont pris une trop grande part dans le budget des Français. L’accroissement du nombre de logements sociaux à Paris conjugué à l’augmentation des prix de l’immobilier ont chassé les classes moyennes supérieures de la capitale. Pour Louis Chauvel, « on ne peut plus faire partie des classes moyennes sans patrimoine ».

S’agissant du poids de la fiscalité sur les classes moyennes, notamment supérieures, il répond à un souci de distribution mais est lourd de conséquences en termes d’équilibre économique. Il contribue fortement au processus de paupérisation de cette frange de la population, évoqué précédemment, et conduit à un accroissement de l'assistanat. Ce phénomène est préjudiciable pour la France car les classes moyennes comme d'ailleurs les petites et moyennes entreprises (PME) ont toujours été la force de notre économie. Dès lors, comment expliquer ce délaissement ou cette déconsidération sociale des classes moyennes ?

B. Une focalisation malvenue sur l’épargne Covid-19 des classes moyennes

L’épargne est le fruit du travail des Français ainsi que de certains sacrifices d’une partie de leurs revenus d’aujourd’hui pour pouvoir consommer et investir plus dans l’avenir. Les convoitises qui pourraient naître autour de l’épargne des ménages seraient totalement injustifiées et déplacées. Cette épargne ne doit pas être destinée à suppléer aux erreurs de politique économique de la puissance publique et à une mauvaise gouvernance ou à financer l’assistanat. Pour le professeur Olivier Davanne, « il n’y a pas trop d’épargne, seulement de mauvaises politiques économiques ».

Tout au long de la crise sanitaire, les regards se sont portés sur l’épargne des ménages. Cette focalisation sur le montant de l’épargne des classes moyennes en 2020 sous l’effet de la pandémie est un exemple de polarisation sur les classes moyennes. Interrogeons-nous sur les caractéristiques de cette épargne.

L’épargne Covid-19 est une épargne forcée. Elle est le résultat de confinements successifs, de fermetures des commerces dits « non essentiels » et d’une très forte baisse des dépenses liées aux activités de loisirs, de culture ou de voyages qui ont subi de plein fouet les mesures restrictives liées à la crise du coronavirus. En 2017, les loisirs et la culture représentaient 9,1 % du budget de consommation des Français et les hôtels et restauration 8,4 %, soit 17,5 % au total contre 15,6 % pour l’alimentaire.

Par ailleurs, il s’agit d’une épargne de précaution pour faire face aux imprévus et pour prévenir les aléas de la vie - chômage, maladie, réparations dans un bien immobilier, panne d’un véhicule, … Elle est indispensable pour assurer aux ménages la santé financière : elle procure la tranquillité d’esprit au quotidien, elle évite le recours fréquent à un crédit à la consommation, elle permet de prendre des risques professionnels, de créer une entreprise, etc. Ces affirmations sont corroborées par Céline Antonin, économiste sénior à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et chercheur associé au Collège de France qui ,dans une interview accordée au journal Le Monde souligne que « la pandémie de Covid-19 a eu deux effets principaux : une consommation empêchée et une hausse de l’épargne de précaution ». Elle rajoute : « les incertitudes économiques ont dopé dans les foyers les craintes de perte d’emploi et de baisse de revenus, donc favorisé là aussi, l’épargne ».

N’allons pas reprocher aux ménages français dont le moral a été profondément atteint par la crise du coronavirus, de constituer une épargne de précaution dans un contexte d’incertitudes et de défiance envers le pouvoir exécutif. Nombreux sont ceux qui auraient souhaité que le gouvernement applique le principe de précaution dans la gestion de la crise sanitaire. En effet, les faits ont démontré que les politiques économiques menées par la France ne lui ont pas permis d’être prête pour affronter la crise du coronavirus : niveau très élevé de l’endettement de la France, « faillite du système de santé publique » (cf. Gwenaël Frassa, chef des urgences dans un hôpital toulousain), … Nicolas Baverez, dans un article intitulé « Le déconfinement, une urgence nationale », confirme que la « France, faute d’anticipation et de réactivité de l’État, de matériel de protection, de lits de réanimation, n’a eu d’autre choix face à l’épidémie de coronavirus que de mettre en place le confinement général de sa population, contrairement aux démocrates d’Asie ou à la Suède ».

Le graphique ci-après, extrait du Policy brief publié par l’OFCE le 26 juin 2020 intitulé « Évaluation au 26 juin 2020 de l’impact économique de la pandémie de Covid-19 et des mesures du confinement et du déconfinement en France », donne une estimation de l’épargne accumulée entre le 17 mars et le 5 juillet 2020 par décile de niveau de vie. On observe que la simulation réalisée via un modèle de microsimulation n’écarte pas l’existence d’une épargne forcée pour les revenus les plus modestes.

Variation de l’épargne par décile de niveau de vie entre le 17 mars et le 5 juillet 2020 (en euros par ménage)

Variation de l’épargne par décile de niveau de vie entre le 17 mars et le 5 juillet 2020 (en euros par ménage)

Sources : Policy brief publié par l’OFCE le 26 juin 2020 intitulé « Évaluation au 26 juin 2020 de l’impact économique de la pandémie de Covid-19 et des mesures du confinement et du déconfinement en France » à partir des données Budget des familles, 2011 ; ERFS, 2016 ; Comptabilité nationale, 2019, Insee ; calculs des auteurs.

Contrairement aux idées toutes faites, la consommation n’est pas l’unique source de création de richesses pour une économie. L’épargne l’est aussi. Lorsqu’un épargnant place ses liquidités, son dépôt est géré par un établissement bancaire qui l’investit sous différentes formes, avec pour objectif d’obtenir un rendement : financement des entreprises par l’octroi de prêts, placements en obligations, etc. L’épargne joue le rôle de levier de croissance et contribue au développement de l’économie. Concernant l’épargne Covid, Agnès Benassy-Quéré, chef économiste de la Direction générale du Trésor, déclare lors d’une audition d’économistes sur le thème « Quelles perspectives de reprise pour l’économie française »(21 octobre 2020) que « de nombreux analystes estiment que cette épargne sera rapidement réinjectée dans le circuit économique à la sortie de la crise parce que les supports liquides perdent de leur valeur avec le temps du fait de leur inflation. L’enjeu est donc de proposer des produits d’épargne avec un rendement positif et sans risque majeur ».

Pour conclure sur l’accumulation de l’épargne, il faut rappeler que la France s’est montrée généreuse concernant l’indemnisation du chômage partiel. Elle s’est placée dans une logique de maintien du pouvoir d’achat (taux de remplacement d’environ 84 % du salaire net avec un plafond de compensation de 4,5 fois le SMIC horaire) alors que des pays comme l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne ont choisi la logique de revenu de subsistance. En Allemagne par exemple, le taux de remplacement était de 60 à 67 % du salaire net avec un plafond de compensation de 3 704 euros par mois en ex-RFA et 3 533 euros en ex-RDA.

2. Nous refusons une « société aristocratique » dans laquelle les classes moyennes auront disparues et dans laquelle il n’y aura plus que des riches et des pauvres (voir Alexis de Tocqueville)

A. Rapprochement entre classes moyennes et classes modestes. Qu’en est-il réellement des inégalités ?

Une note d’analyse de France Stratégie publiée en décembre 2020 « Inégalités primaires, redistribution : comment la France se situe en Europe » révèle qu’en matière de revenu disponible des ménages, après prélèvements obligatoires directs et prestations sociales en espèces, « la France apparaît relativement égalitaire en comparaison européenne ». Les principaux résultats de cette étude sont les suivants :

  • « Les inégalités primaires sont en France un peu inférieures à la médiane européenne et à celles de nos grands voisins » ;
  • « La France réduit plus fortement qu’ailleurs les inégalités primaires, cette réduction étant effectuée à quasi-parité par le biais des prestations sociales (hors retraite) et celui des prélèvements obligatoires directs, alors que les seconds représentent une masse six fois plus importante » ;
  • « Les prestations sociales réduisent plus massivement les inégalités en France qu’en médiane européenne, du fait d’un ciblage et, dans une moindre mesure, d’un volume un peu plus importants que la médiane. Les prélèvements obligatoires sont eux aussi plus redistributifs en France, mais cette fois-ci essentiellement du fait de leur volume, leur ciblage ne dépassant guère la médiane européenne ».

La note d’analyse de France Stratégie conclut que « la France présente de faibles inégalités de revenu disponible à la fois parce que les inégalités avant redistribution y sont relativement plus faibles qu’ailleurs et parce que la redistribution y est relativement plus importante […]. Pour les auteurs Julien Rousselon et Mathilde Viennot, « la France se distingue particulièrement par des prestations sociales très redistributives , parfois grâce à leur volume, parfois grâce à leur ciblage ».

Pour Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision chez Xerfi, si l'effort contributif est plus important en France qu'ailleurs, c'est en partie parce que le modèle social français redistribue des revenus de façon plus massive. Il a calculé "qu'avant redistribution, le revenu mensuel moyen des 20% les plus modestes est de 553 euros pour une personne seule et de 4 566 euros pour les 20% les plus aisés soit un rapport de 1 à 8 environ. Après redistribution, le revenu des plus modestes s'élève à 933 euros (en hausse de 69%) alors que le revenu des plus aisés diminue de 19% pour se situer à 3 705 euros. Le rapport est désormais de 1 à 4". Le sociologue Louis Chauvel dans son ouvrage « Les classes moyennes à la dérive » observe que « les inégalités économiques ne se sont pas tant creusées dans la société française mais ont surtout fait l’objet d’un délitement de leur encadrement institutionnel qui reliait étroitement le revenu à un statut professionnel indiqué par le diplôme et l’ancienneté ».

Concernant la réduction des inégalités et au nom de l’égalité des chances certains politiques se donnent bonne conscience en instaurant par exemple la « discrimination positive ». Mais quelle est l’efficacité de ce principe ? Quelle est la réaction des non-bénéficiaires d’une telle politique ? N’est-ce pas une entorse au principe républicain de traitement égal, uniforme, pour tous ? Quid de la méritocratie ? Il ne faut pas qu’une politique de « discrimination positive » soit perçue comme une politique de charité, d’assistance car cela risque de supprimer le goût de l’effort, voire de créer une accoutumance aux aides qui peut conduire à une mentalité d’assistés. Plutôt que la « discrimination positive », pourquoi ne pas proposer la suppression de la cooptation, du réseautage, du copinage et des passe-droits lors des recrutements et des promotions . Certains parlent de la France comme le pays du « piston » et pensent que ce dernier prime sur le talent. En d’autres termes, le principe du mérite a disparu au profit du népotisme et du copinage. A cet égard, il est anormal que des enfants de personnes occupant un rang très élevé dans la hiérarchie sociale et prônant une « soi-disant » égalité qui n’est que de l’égalitarisme, n’aient aucun mal à trouver un emploi prestigieux malgré leur incompétence et la médiocrité de leurs études supérieures.

B. Qui sont les « vrais » riches en France ?

Tout d’abord, pour qualifier une personne de riche, il est indispensable de prendre en compte non seulement ses revenus mais aussi son patrimoine.

Un premier rapport sur les riches en France a été publié en juin 2020 par l’Observatoire des inégalités. Ce rapport a notamment pour objectif de décrire « la situation des riches dont on connaît peu de choses, à l’inverse des pauvres qui font couler beaucoup d’encre ». Selon cet organisme, une personne est considérée comme riche lorsqu’elle perçoit 3 470 euros par mois après impôts et par unité de consommation (UC) ! S’agissant du patrimoine, pour parler de fortune, les auteurs retiennent le seuil de 490 000 euros. Ces seuils de richesse font sourire. Tout est relatif : avec 3 470 euros, on vit mieux à Saint Etienne qu’à Paris. Avec 490 000 euros, on peut acheter 500 m2 à Saint Etienne mais seulement 47 m2 à Paris où se forge l’opinion des politiques, des médias … La richesse étant une notion purement subjective, le fait de fixer arbitrairement des seuils à partir desquels on qualifie les individus de riches révèle une approche idéologique.

Pour répondre à la question « qui sont les vrais riches en France ?», référons nous à l’étude de l’INSEE publiée en mai 2020, qui définit deux types de personnes riches, les « très hauts revenus » qui font partie des 1 % de la population et les « très aisés » qui sont les super-riches représentant 0,1 % de la population.

riches et super-riches

Revenu initial mensuel du ménage fiscal des personnes à très haut revenu en 2017 Source : INSEE

Comparé à ces montants, il paraît indécent d’affirmer que l’on est riche avec un salaire mensuel de 3 470 euros après impôts !

Alors que les français tirent en moyenne 95 % de leurs revenus en salaires, indemnités ou retraites, une personne riche et surtout super-riche tire son argent de son patrimoine. Le tiers des revenus des super-riches vient de leur patrimoine. Ces revenus du patrimoine sont une rente. Il n’est pas nécessaire de réaliser une activité pour avoir des revenus du patrimoine. Il suffit de posséder des biens.

C. La disparition progressive des classes moyennes

Les auteurs de l’ouvrage « Sous pression : la classe moyenne en perte de vitesse », cité précédemment confirment « qu’une classe moyenne forte et prospère est essentielle à la réussite de l’économie et à la cohésion de la société. La classe moyenne soutient la consommation, stimule en grande partie l’investissement dans l’éducation, la santé et le logement, et elle joue aussi un rôle majeur dans le maintien des systèmes de protection sociale grâce aux impôts dont elle s’acquitte […] « Les sociétés qui reposent sur une classe moyenne forte jouissent d’une plus grande stabilité politique et d’une meilleure gouvernance ».

Taxer toujours plus les classes moyennes et notamment les classes moyennes supérieures conduit vers un nivellement par le bas et vers un anéantissement des classes moyennes annoncé par Marx. Selon la théorie marxiste, nous allons assister à la prolétarisation des classes moyennes c'est-à-dire à un déclassement social, à un glissement vers la condition de prolétaire. Dans le discours de Marx, l'apparition d'une classe intermédiaire entre capitalistes et ouvriers, inéluctablement appelée à disparaître, par prolétarisation, n'est qu'une péripétie de l'Histoire.

Nous ne voulons pas d’une société où il n’y aurait que des riches et des pauvres. Ce modèle de société est celui des ex-républiques socialistes soviétiques (URSS) au sein duquel il y avait une classe de privilégiés appelée la Nomenklatura et les pauvres. La Nomenklatura désigne à l’origine l’aristocratie qui a exercé le pouvoir et qui a bénéficié des privilèges : hauts salaires, restaurants particuliers, hôpitaux spéciaux, logements de qualité et résidences secondaires (« datchas »), facilités de voyage, … Elle représentait moins de 1,5 % de la population et vivait dans l’opulence. En résumé, sous le régime soviétique, les classes moyennes avaient disparues et il existait un fossé entre les nouveaux riches et le reste de la population.

3. Glossaire

Discrimination positive : Principe visant à instituer des inégalités pour promouvoir l’égalité, en accordant à certains un traitement préférentiel (Source : Baptiste Villenave : « La discrimination positive : une présentation »).

Épargne de précaution (ou épargne de sécurité) : Réserve d’argent immédiatement disponible et mise de côté pour faire face aux imprévus et pour prévenir les aléas de la vie – chômage, maladie, …

Épargne forcée : Épargne résultant d’une réduction de la consommation imposée aux ménages.

Exil fiscal ou expatriation fiscale : Le fait pour un contribuable de quitter son pays d’origine ou de résidence pour des motifs liés à la fiscalité. Note : Les motivations peuvent consister à alléger la charge fiscale globale ou au contraire à éviter un impôt spécifique.

Nomenklatura : Liste des postes dont l’attribution dépendait du comité central du parti communiste et, par extension, l’ensemble des personnes occupant ces postes et bénéficiant à ce titre de prérogatives exceptionnelles. (Source : Centre national de ressources textuelles et lexicales).

Observatoire des inégalités : Organisme privé indépendant fondé en 2003 ayant pour mission de dresser un état des lieux le plus complet possible des inégalités, en France, en Europe et dans le monde.

Prélèvement obligatoire : Ensemble des versements effectifs opérés par tous les agents économiques au secteur des administrations publiques (élargi en Europe aux institutions de l’Union européenne).

Prolétarisation : Déclassement social, glissement vers la condition de prolétaire.

Unité de consommation (UC) : Système de pondération attribuant un coefficient à chaque membre du ménage et permettant de comparer les niveaux de vie de ménages de taille ou de composition différentes (Source : INSEE).

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