Covid 19 : un missile intercontinental à charge virale s’abat sur l’écosystème Français de la santé ?
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- Écrit par Daniel Bretonès
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La gestion de la crise du Coronavirus, à côté du caractère directement mortifère et dramatique de la pandémie, a mis en exergue les lacunes de l’administration quant à la disponibilité des matériels de base (masques, blouses, gels, respirateurs, etc.) et à leur mise à disposition des professionnels soignants aux contacts des patients. Elle a montré cependant la réactivité de ces professionnels pour faire face à la hausse du nombre de patients en soins intensifs et en réanimation dans des conditions de soins difficiles et à risques compte tenu du sous-équipement.
L’économie de la santé constitue un écosystème formé par de nombreux producteurs d’équipements et de fabricants de principes actifs d’un côté, et des établissements de soins et des patients consommateurs de ces produits de l’autre. Dans la concurrence internationale les écosystèmes d’affaires se définissent par la capacité d’un pays à détenir un avantage comparatif par rapport aux autres Etats- Nations en localisant la création de valeur dans l’un de ses territoires pour faciliter la mise en réseau des partenaires publics et privés grâce à une proximité géographique [1]. Ces écosystèmes d’affaires sont bien au centre de la compétitivité des nations. La mondialisation des productions d’équipements et de principes actifs pharmaceutiques, qui a déplacé les frontières de la création de valeur, va-t-elle être freinée par les conséquences visibles du Covid 19 ? Allons-nous vers une remise en cause des fondements de la mondialisation ?
L’influence sociale des branches de reprise des cycles de Kondratieff
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- Écrit par Jean-Jacques Perquel
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Hyman Minsky a montré que l’évolution mondiale était marquée par des cycles économiques « inévitables » car le progrès économique pousse à un excès de « crédit » entraînant des Krachs à échéances régulières. On distingue habituellement les cycle de court terme ou Kitchin (environ 2 ans),de moyen terme ou Juglar (7 à 8 ans) et des cycles longs ou Kondratieff (de 30 à 40 ans) .Comme tous les cycles ces derniers présentent 3 périodes plus ou moins longues.
Au cours de la première, il y a « décroissance économique », inaugurée souvent par une crise boursière ( 1847 due à des hausses considérables des taux d’escompte en Angleterre (de 3 à 6 % en deux mois) et en France taux porté à 7,5 % « pour ralentir les sorties d’or vers les Etats-Unis », 1873 après la faillite de la banque « Jay-Cooke », Octobre 1929 à la suite d’une hausse du taux court par la Federal Reserve.
La crise crée un fort développement du chômage ( jusqu’à 30 %de la main d’œuvre aux USA ainsi qu’en Allemagne). Le creux du cycle est plus ou moins long suivant les mesures prises. Pour lutter contre cette situation on peut recourir à du protectionnisme mais cela aggrave et mondialise la récession, ( La loi « Hawley-Smoot » de 1930 a internationalisé la crise de façon dramatique). On peut aussi prendre des mesures « keynésiennes » au sens où l’investissement de l’Etat permet d’améliorer l’emploi (la Tennessee Valley Authority en 1933 est un exemple pré keynésien qui a été une grande réussite dans une région assez pauvre.). Il est certain que cette période de crise a été très longue puisque l’essor américain n’a vraiment commencé qu’avec le début de la guerre.
La troisième partie du cycle de Kondratieff, correspond toujours à un renouveau d’ innovations . Ainsi le cycle 1789-1847 a accompagné dans sa phase de croissance le réveil industriel et la machine à vapeur. Le cycle suivant1848-1896 a été une grande période pour les chemins de fer et l’Acier. 1896-1929 a vu se développer l’électricité, l’automobile et les industries chimiques. Les années 1929-1975 ont été marquées par le développement de l’informatique et de la robotique et la période 1975-2007 a vu une explosion d’innovations en informatique, (Mégadonnées, intelligence artificielle), chimie, nanotechnologie, génétique etc.
Si l’on compare deux cycles de Kondratieff 1789-1848 et l’actuel commencé en1975 en partant des sommets atteints dans son cycle avec celui du Kondratieff suivant, on trouve des zones 1814-1873 et 1929- 1944 qui se ressemblent, commençant par des baisses très fortes culminant aux Krachs de 1847/1848 et de 2007/2008. Ainsi on voit apparaitre les trois périodes de déclin :1814/1848 et 1975 /2007 (avec des sursauts de reprise comme en1990/2000.), et des périodes d’essor comme sous la troisième république à ses débuts et la période actuelle. Dans les deux cas on voit se créer une séparation entre les milieux manuels qui s’appauvrissent et les milieux intellectuels qui s’enrichissent considérablement laissant à l’abandon la classe intermédiaire. Il nous faut approfondir l’analyse de ces deux périodes en voyant ce qui les distingue, puis voir comment le schéma théorique de la croissance à long terme est modifié par les nécessités écologiques et le « Coronavirus ».
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De la nécessité impérieuse de prendre la crise du coronavirus à bras-le-corps
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- Écrit par Nadia Antonin
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En 2008, la crise des « subprimes » avait été prise à bras-le-corps par nos dirigeants pour éviter un effondrement général. Nous avions pu ainsi sortir de la crise financière grâce notamment à l'implication de la Banque de France qui, en sa qualité de prêteur en dernier ressort, avait permis aux banques en difficulté d'éviter le dépôt de bilan et, au-delà, d'empêcher une propagation de faillites en chaîne déstabilisant tout le système de paiement et de crédit.
Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une crise sanitaire due à l’apparition d’un virus dans la ville de Wuhan, au centre de la Chine. Baptisé temporairement « 2019-nCoV », ce virus est appelé désormais Covid-19. La Chine a pris des mesures de quarantaine et de désinfection, mais le virus s’est répandu partout dans le monde, sans doute en raison entre autres des nombreux déplacements de personnes qui n’ont pas été interrompus malgré l’annonce de l’épidémie. Il suscite la psychose et ébranle l’économie mondiale.
Le point crucial consiste à s’interroger sur la sortie de crise car comme l’écrit le grand reporter international Renaud Girard dans une chronique publiée le 23 mars 2020 dans le Figaro : « La France ne doit pas mourir guérie ! ».
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La fin de la valeur travail en France ?
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- Écrit par Nadia Antonin
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Dans son ouvrage intitulé "Celui qui ne travaille pas ne mange pas", Régis Brunet, professeur à l'université catholique de Louvain, rappelle que "des abbayes bénédictines aux soviets bolchéviques et de la Réforme calviniste au capitalisme", la formule de Saint Paul n'a cessé de retentir : "que celui qui ne travaille ne mange pas non plus". Cet aphorisme, repris par Lénine pendant la révolution russe, exprime un contrat social autour de la "valeur travail".
La valeur-travail est un concept théorique utilisé notamment par Adam Smith, David Ricardo, Karl Marx, John Locke qui justifie la propriété individuelle par le travail et David Hume selon qui toute chose s'achète avec du travail. Ce concept part du principe que le prix de vente d'un bien ou d'un service est uniquement fonction de la quantité de travail qui a été nécessaire pour sa production ou sa réalisation. Il s'oppose à celui du prix du marché, qui est la résultante de l'offre et la demande et que l'on désigne sous le vocable "valeur utilité".
La publication de l'ouvrage de Dominique Meda "Le travail, une valeur en voie de disparition" publié en 1995, suivi de la parution en France du livre de l'économiste américain Jeremy Rifkin "La fin du travail", a relancé le débat public sur la valeur-travail.
Après avoir rappelé la contribution du facteur travail à la croissance économique, nous démontrerons que celui-ci n’occupe pas la place qui lui revient en tant qu’impératif économique et sociétal.